Suivez sur
#
Situation au Venezuela : Un air de déjà vu

Monde

Situation au Venezuela : Un air de déjà vu (Par NAZAIRE KADIA) 

La situation que vit aujourd’hui le Venezuela de Nicolas Maduro, à quelques détails près, est du déjà vu. Il participe de la volonté affichée des occidentaux et particulièrement des États-Unis, de voir partir du pouvoir d’une manière ou d’une autre, le président Nicolas Maduro.

Bien que déclaré vainqueur, il y a quelques jours de l’élection présidentielle, le président Maduro fait une fois encore face à une fronde, d’abord de son opposition qui conteste sa victoire, puis d’un certain nombre de pays d’Amérique Latine, dont le Pérou, l’Argentine et l’Uruguay, sans évidement oublier les Etats-Unis et l’Union Européenne qui reconnaissent pour certains, l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia comme le président élu du Venezuela. Cette situation rappelle bien une autre que vécut le pays.

Il y a quelques années, quelques militaires vénézuéliens,  manipulés, avaient tenté de renverser le gouvernement de Nicolas Maduro, digne successeur d’Hugo Chavez. Leur appel au soulèvement général de toute l’armée n’avait pas eu les résultats escomptés et ils avaient été arrêtés. On croyait que tout était rentré dans l’ordre, quand Juan Guaido, président du parlement vénézuélien, figure de prou de l’opposition, appelait à des manifestations ses partisans, puis s’était autoproclamé président par intérim du Venezuela. 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il fut aussitôt reconnu comme président légitime du Venezuela par les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, l’Argentine, l’Union Européenne avec la France en tête. En Amérique Latine, seuls le Mexique, la Bolivie et Cuba avaient continué d’apporter leur soutien au président légal et légitime du Venezuela : Nicolas Maduro. Le président français ira jusqu’à saluer et féliciter les partisans de Juan Guaido, descendus dans les rues.

Des difficultés économiques des plus  incompréhensibles, exacerbées par des mains occultes, celles des américains

Ce comportement des chantres de la démocratie est une insulte à  intelligence. humaine. C’est un coup d’État qu’ils avaient maladroitement tenté d’encourager et de faire intérioriser. Cette conception de la démocratie à géométrie variable des donneurs de leçons devant l’Eternel est vraiment désespérante. L’élection présidentielle qui vient de se dérouler est la parfaite occasion  et le prétexte tout trouvé pour faire aboutir leur funeste projet. Comment peut-il en être autrement ?

Le Venezuela, pays d’Amérique latine est riche en matières premières, dispose d’un sol très fertile mais surtout le pays dispose d’une des réserves en pétrole les plus importantes au monde. Mais paradoxalement, le pays est enclin à des difficultés économiques des plus  incompréhensibles, exacerbées par des mains occultes, celles des américains, qu’on voudrait mettre sur le compte d’une gestion chaotique de Nicolas Maduro. 

Avant l’avènement d’Hugo Chavez, prédécesseur de Nicolas Maduro, les régimes qui se sont succédé ont toujours concédé d’importants contrats et des exclusivités aux entreprises américaines pour l’exploitation et la commercialisation des produits miniers et autres produits agricoles. Les fonds recueillis de toutes ces transactions sont en partie gardés dans des banques américaines et européennes. 

L’arrivée de Chavez avait certes bousculé certaines habitudes, mais avec sa mort inattendue, beaucoup de choses sont restées en l’état. Le discours nationaliste de son successeur  Nicolas Maduro qui a repris à son compte les invectives contre l’impérialisme américain, n’est pas fait pour rassurer Américains et Européens. 

Après avoir soutenu le gouvernement fantôme et fantoche de Juan Guaido, les occidentaux tentent aujourd’hui de remettre le couvert avec l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia

Pendant ce temps, d’autres partenaires économiques, Russes et Chinois  sont toujours aux portes du pays, guettant des opportunités au moment où nombre de contrats exclusifs signés par les entreprises américaines  arrivaient à échéance. N’étant pas sûrs de garder cette position avantageuse et dominante avec Maduro, les Américains créent des pénuries artificielles, pour faire pression sur le président du Venezuela. 

On gèle les avoirs du pays à l’extérieur notamment aux Etats-Unis et en Angleterre. On demande à la Suisse d’en faire autant, on soutient toutes les subversions pour venir à bout du président vénézuélien. Après avoir soutenu le gouvernement fantôme et fantoche de Juan Guaido et l’avoir lâché en plein vol, intérêts pétroliers obligent, les occidentaux tentent aujourd’hui de remettre le couvert avec l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia, qu’ils reconnaissent comme le vainqueur de l’élection présidentielle au Venezuela. 

Cela donnerait une légitimité à leurs futures actions subversives pour se débarrasser de Nicolas Maduro, qui serait alors accusé de s’accrocher à un pouvoir qu’il a perdu dans les urnes. Mais nous n’en sommes pas encore là. Ainsi va le monde dans ce véritable poker menteur où certains croient avoir reçu l’onction divine pour régenter notre planète. Mais arrive le jour où l’vraie sera séparée du vrai.

NAZAIRE KADIA

Analyste Politique

test
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus dans Monde

#