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Taux alarmant de suicides en Côte d'Ivoire: Un Expert dénonce un malaise profond dans la société ivoirienne et fait des propositions

Culture et société

Taux alarmant de suicides en Côte d’Ivoire: Un Expert dénonce un malaise profond dans la société ivoirienne et fait des propositions

Le taux de suicides en Côte d’Ivoire est alarmant, et il est essentiel d’examiner les causes profondes de ce phénomène. Dans cette contribution, nous explorerons les facteurs qui contribuent à cette tragédie, tout en mettant en lumière l’échec des dirigeants à améliorer le bien-être des Ivoiriens. Enfin, nous proposerons des pistes de solutions pour prévenir ces pertes tragiques.

Le contexte est sombre. Selon une étude menée par l’Unité de Médecine Légale du service d’Anatomopathologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville (Abidjan), la Côte d’Ivoire enregistre le troisième taux le plus élevé de suicide en Afrique, avec 23 cas par an sur une période de huit ans (1er janvier 2013 au 31 décembre 2020). La majorité des personnes décédées étaient de sexe masculin (78,2 %), et la tranche d’âge la plus concernée était celle de 20 à 29 ans (28,7 %). 

Le mode de suicide le plus fréquent est la pendaison (60,4 %). En 2016, le taux de suicide était de 32 pour 100 000 hommes et de 13 pour 100 000 femmes, plaçant la Côte d’Ivoire au deuxième rang en Afrique, derrière le Lesotho. Ces statistiques officielles, bien qu’alarmantes, sont probablement à la hausse entre 2020 et 2024, avec des suicides annoncés presque chaque jour par un nouveau mode : la noyade. 

Cette tendance inquiétante révèle un malaise profond dans la société ivoirienne et lève le voile sur la gouvernance des autorités en charge de l’État. Malgré une croissance économique souvent mise en avant par le pouvoir, le bien-être des Ivoiriens reste un défi majeur. La gouvernance actuelle, centrée sur des indicateurs économiques et une communication esthétique, semble ignorer les véritables souffrances du peuple.

Les Ivoiriens font face à des défis économiques, sociaux et familiaux qui exacerbent le stress et la détresse psychologique

L’Indice de Développement Humain (IDH) mesure le bien-être humain en tenant compte de l’espérance de vie, du niveau d’éducation et du revenu moyen. La Côte d’Ivoire se classe au 166e rang mondial, ce qui reflète les défis persistants en matière de développement humain. Ce classement est en corrélation avec le taux de suicides élevé dans le pays, indiquant que la croissance économique ne se traduit pas par une amélioration des conditions de vie pour la majorité des citoyens.

Depuis leur prise de pouvoir, les dirigeants n’ont pas réussi à améliorer significativement la qualité de vie des Ivoiriens. Malgré des taux de croissance impressionnants du PIB, les inégalités persistent et les promesses de développement durable restent insatisfaisantes. Les Ivoiriens font face à des défis économiques, sociaux et familiaux qui exacerbent le stress et la détresse psychologique. 

La précarité financière, le chômage et les inégalités créent un environnement de stress permanent, aggravé par une stigmatisation entourant les troubles mentaux et un manque de services de santé mentale accessibles. Pour prévenir ces pertes tragiques, plusieurs pistes de solutions doivent être envisagées. Il est crucial de promouvoir la santé mentale en investissant dans des programmes de sensibilisation et de prévention du suicide.

Renforcer le soutien social

Former davantage de professionnels de santé mentale et créer des centres d’assistance psychologique est essentiel. Réduire la stigmatisation entourant les troubles mentaux à travers l’éducation et des discussions ouvertes peut encourager les personnes à chercher de l’aide.

Renforcer le soutien social est également crucial. Encourager les liens familiaux et communautaires peut aider à prévenir l’isolement et offrir un espace pour exprimer les émotions. Améliorer les conditions de vie en luttant contre la pauvreté, en créant des opportunités d’emploi et en garantissant l’accès à des soins de santé abordables est essentiel pour le bien-être des citoyens.

En somme, la prévention du suicide nécessite une approche globale impliquant le gouvernement, les professionnels de la santé et la société civile. Ensemble, nous pouvons sauver des vies et offrir un avenir plus lumineux aux Ivoiriens. La politique doit être centrée sur l’humain, car gouverner, c’est avant tout améliorer la vie des hommes et des femmes que l’on sert.

Ahouman Gaël Lakpa, Analyste Sociopolitique et Écrivain Ivoirien.

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