La différence entre être présidentiable sur les réseaux sociaux et l’être dans la vraie vie, se mesure à notre capacité à partager le quotidien des Ivoiriens, à tout moment et sans filtre. Cet engagement, soyons honnêtes, ne peut être tenu que par ceux qui ont pris la pleine mesure de leur ambition politique, prêts à se sacrifier en renonçant à eux-mêmes, à leur confort, à leur petite vie bien rangée, pour s’intéresser véritablement à la vie des Ivoiriens.
S’il est vrai que Tidiane Thiam a un profil tout à fait éligible pour briguer la fonction de Président, il faut bien reconnaître que sa méthode et celle de ses partisans sont loin de ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif. D’une part, Thiam ne communique avec les Ivoiriens qu’à travers sa participation à des événements prestigieux, mais extérieurs, comme les Jeux de la Francophonie ou des colloques internationaux.
Comme s’il voulait nous montrer qu’il peut aussi se frotter à l’élite mondiale, un peu à la manière d’un Alassane Ouattara à qui il demande humblement conseils. Comme si nous devrions être éblouis par son immense réseau international, qu’il agite comme une baguette magique pour nourrir la cause des Ivoiriens, à l’instar d’ADO lors de la lutte pour le PPTE. Sauf qu’il ne suffit pas de nous inonder de selfies avec des figures du monde financier pour gagner nos cœurs.
Contrairement à ADO qui a écumé les contrées ivoiriennes jusqu’à mériter le surnom de « Bravetché », celui qui a survécu à toutes les manœuvres d’intimidation et d’exclusion, Thiam, lui, semble plutôt exceller dans l’art d’exclure ses propres adversaires, comme Jean-Louis Billon et Guikahué. D’autre part, que dire des militants du PDCI qui, au lieu de se pencher sur un véritable programme, ne jurent que par Thiam lui-même ?
Peut-on espérer accéder au pouvoir simplement pour déloger un président travailleur qui n’est pas de son camp ?
Leur obsession : son réseau international, qu’ils brandissent comme seule alternative pour contrer ADO. Leur programme politique, en gros, se résume à « Évincer ADO », alors que le RHDP propose des visions structurées comme « Vivre ensemble » de 2010 à 2020 et « Côte d’Ivoire Solidaire » de 2020 à aujourd’hui. En fidèle opposition, le PDCI ne nous a pour l’instant servi aucun slogan digne de ce nom, à part cette vieille rengaine : « Ôte-toi de là que je m’y mette ».
Franchement, peut-on espérer accéder au pouvoir simplement pour déloger un président travailleur qui n’est pas de son camp ? Au lieu de vanter un parcours stellaire, il serait grand temps pour le PDCI de trouver un vrai programme. Parce qu’à ce jour, tout ce qu’on a vu, c’est Thiam en costume trois pièces, et tout ce qu’on a à gagner… c’est une carte postale avec sa photo. Peut-être que ça fera un excellent souvenir pour le prochain colloque international !
SK