Des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux laissent entendre que la burqa et le niqâb sont interdits pour les étudiantes, et que le port du boubou sans pantalon est proscrit pour les étudiants à l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa. Contrairement à ce qui est véhiculé, aucune interdiction générale de ces tenues n’a été édictée sur le campus.
Toutefois, des restrictions spécifiques s’appliquent dans certains contextes, en particulier pendant les périodes d’examens. Il a été précisé que le port intégral de la burqa et du boubou sans pantalon est interdit pendant les examens afin de permettre une identification claire des étudiants et de prévenir la fraude. En dehors des périodes d’évaluation, le boubou est autorisé à condition qu’il soit accompagné d’un pantalon.
Cette mesure vise à garantir l’intégrité des évaluations académiques et à empêcher toute forme de tricherie. Dans le passé, des individus extérieurs à l’université ou non-inscrits à certains niveaux de formation ont été surpris en train de composer à la place d’autres étudiants.
Un responsable administratif a expliqué : « Il est de notre responsabilité de vérifier que l’étudiant qui passe l’examen est bien celui qui a suivi les cours. » Il a également souligné que « la burqa complique cette identification, ce qui peut favoriser la fraude. Ainsi, durant les examens, les étudiantes portant la burqa doivent accepter de se faire identifier avant d’entrer en salle. »
Une détérioration des normes vestimentaires sur le campus
Cette décision vise non seulement à renforcer la sécurité et l’équité dans les processus académiques, mais aussi à maintenir la rigueur nécessaire lors des évaluations. Par ailleurs, il a été rappelé que ces restrictions ne portent pas atteinte à la liberté religieuse. Un responsable a précisé : « Il est essentiel de replacer cette question dans son contexte. Il ne s’agit pas d’une interdiction du port de la burqa ou d’une répression des vêtements traditionnels, mais d’une mesure nécessaire pour assurer le bon déroulement des examens. »
La question a d’ailleurs été débattue lors du Conseil d’Université du 27 juin 2024, qui a conduit à la mise en place d’un comité chargé de réfléchir sur la question du code vestimentaire. Ce comité a soumis ses propositions, qui ont été adoptées lors d’une session extraordinaire le 19 septembre 2024. Les autorités ont constaté une détérioration des normes vestimentaires sur le campus, avec des étudiants se présentant en cours et en stage dans des tenues jugées inappropriées, telles que des shorts, pantalons tombants ou des vêtements laissant apparaître des parties du corps comme la poitrine, le ventre, ou les cuisses chez les filles.
L’application stricte de ce code vestimentaire, selon les responsables, permettra de restaurer une discipline vestimentaire adaptée à un cadre universitaire, tout en préparant les étudiants à une insertion professionnelle responsable.
Junior Ouattara