Zôkpa-Gôlo international 2024 à Fresco: Beugré Rêve plaide pour la construction d’un conservatoire pour les objets en voie de disparition à Dassioko
La 4è édition de la fête culturelle dénommée «Zôkpa-Gôlo International 2024 » a eu lieu à Dassioko, village du département de Fresco, du 13 au 18 août 2024. Celle-ci a été marquée par diverses activités. Entre autres, des parades, des défilés des générations, la présentation des générations, des objets anciens, etc.
Tôt le matin du vendredi 16 août 2024, il y a eu le salut aux tam-tams parleurs suivi d’un rassemblement à la place publique du village. Ensuite, il y a eu une procession jusqu’au cimetière du village. Magloire Madjessou, fils du village, situant le contexte, explique que nous sommes dans le cadre d’une fête de réjouissances. « Mais avant de commencer, les habitants du village, y compris ceux de l’Intérieur du pays, se retrouvent au cimetière pour demander l’autorisation aux ancêtres et en même temps demander leur bénédiction. On fait cette cérémonie ce vendredi, jour saint, pour leur dire que nous sommes avec eux, que leurs âmes reposent en paix. Nous leur demandons de là où ils sont, de nous protéger de tout mal », a-t-il expliqué.
Il fait savoir que tôt le matin, avant l’arrivée de la population au cimetière, le chef de terre Denis Beugré et le doyen, Gnago Aimé sont venus demander l’accord des ancêtres pour la tenue de la cérémonie. « D’abord, pour demander leur accord pour que tout se passe bien. Ce, à travers une libation. » Juste après leur départ, hommes et les femmes, vêtus de blanc accompagnés de la danse Daablolo ont convergé au cimetière.
Grogbalé Jean Jacques, fils du village, précise que, « nous sommes venus chercher la bénédiction. Nous sommes venus demander aux ancêtres d’éloigner de nous tous les malfaiteurs. Nous leur demandons de faire des bénédictions dans le sens du bien-être du village ». Après ce moment plein d’émotions, chacun a regagné le village à travers la procession, convaincu que les ancêtres ont accepté la demande.
Le samedi 17 août 2024 de bonne heure, un défilé réunissant les 17 générations est parti de pharmacie du village jusqu’à la place publique. Hommes et femmes de chacune des générations se sont parés de leurs uniformes ont défilé au son de la fanfare jusqu’à la place publique où ils ont été accueillis par le tam-tam parleur. C’était en présence des autorités administratives et coutumières.
Dans son allocution, le chef de village de Dassioko, Sam Legré, a souligné que la cohésion sociale est une réalité à Dassioko. « Il y a des chefs Burkinabès, Maliens, Baoulé, Attié, avec tous, nous parlons la même langue ce soir qui est celle de la culture, de l’amour, la cohésion sociale. », a-t-il fait observer.
Quant au directeur régional de la culture et de la francophonie du Gbôklè, Adiepi Marcelin, au nom de la ministre Françoise Remarck, il a remercié les populations pour la vitalité culturelle. En son nom, il les a remerciés d’avoir su garder la culture de leurs ancêtres. « Certains sont Abidjan, à Paris, etc, mais à cause de cette fête, ils sont venus. Nous comptons sur vous et vous pouvez compter sur la ministre de la culture », a-t-il assuré.
A son tour, Beugré Niakrou Rêve, de l’Association des jeunes pour la promotion du peuple Lôglagnoan, Commissaire général du Zôkpa-Gôlo (la pirogue de la génération), concepteur de l’ événement, a partagé sa vision aux autorités locales et administratives. Le commissaire général et l’association dont il est le président (AJPPL-Cohésion) a partagé les objectifs sur lesquels il travaille.
« Étant donné que le peuple Lôglagnoan est basé sur le droit d’ainesse, nous faisons la promotion de ce droit qui est le sens de l’équilibre de la cellule familiale et à l’échelle de l’équilibre de la société. Nous sommes engagés pour la promotion de tout ce qui est en voie de disparition au plan local, nos langues, nos chansons, nos danses. », a affirmé le commissaire général.
Et d’ajouter : « Nous sommes aussi engagés à encourager les générations à s’organiser et à muter les générations en structures bien structurées pour permettre des projets générateurs de revenus. Ce pour qu’elles se prennent en charge. Nous encourageons aussi les générations à monter des capitaux pour investir pour le développement du village. Nous coopérons avec les communautés européennes et du monde qui s’investissent dans la promotion de la culture ».
Pour ce faire, Beugré Niakrou Rêve a invité les générations à l’accompagner. Par ailleurs, il a demandé aux autorités de le soutenir dans la réalisation d’un conservatoire pour exposer les objets en voie de disparition au niveau de Dassioko. Dali Jacques de la génération Glogloyo (natifs de 1950 ; 1951 et 1952) a passé le flambeau à son cadet Gnago Gnahoué Maturin dit Pavias, de la génération Zogloledideu (natifs de 1953 ; 1954 et 1955). En compagnie de ses amis, c’est lui qui dirigera les générations prochaines.
Kragbé Yvan Serge, au nom de Philippe Legré, ministre-gouverneur du Bas-Sassandra, a souligné que cette fête met en exergue les valeurs culturelles et sociales de la localité. Pour Dassioko et l’ensemble du Lôglagnoan, il promet davantage de réalisations pour l’épanouissement, le développement. Il n’a pas manqué de remercier le parrain, ainsi que, le sénateur, notamment, Kébé Mamadou, président du Conseil régional qui a su, selon lui, à se confondre parmi ses frères.
Il a promis d’accompagner davantage cette fête. « Pour les éditions à venir et surtout pour cette belle fête inclusive qui a le mérite de rassembler tous les fils et filles, non seulement de Dassioko, mais au-delà de la Côte d’Ivoire. », a-t-il assuré. Pour terminer, il a souhaité que Dassioko soit érigé en sous-préfecture. Le jury, après délibération a proclamé les résultats de cette cérémonie. Ainsi, la génération Nounaneu ( 1974, 1975 et 1976) a été désignée meilleure de toutes les générations, Gnoupalé est celle de la meilleure génération pour cette 4e édition 2024 et Klôgba meilleur batteur du tam tam à Dassioko.